Galerie Earth Hour 2017 : Marche WWF : La galerie est introuvable. Lire davantageBIOENERGIE – Une autre alternative à l’électricité15 mars 2018Quand on parle d’énergie, on a tendance à ne penser qu’à la seule électricité, celle qui fait fonctionner tous ces équipements facilitant notre quotidien. Et au moindre problème, on crie au désastre total. À raison ! Imaginons une journée sans électricité: c’est la cata, dirions-nous ! Et l’on passe sur tous les commentaires déjà connus : crise énergétique, demande croissante en électricité, insuffisance de l’offre énergétique… À l’heure actuel-le, une bonne partie de l’offre est de source fossiles. Tout au moins, à Madagascar. Mais il y a aussi les sources hydrologiques qui promettent : l’investissement initial demeure exorbitant, mais le bénéfice dure de génération en génération. Les technologies solaire et éolienne se font aussi de plus en plus présentes, malgré leur coût assez élevé. Toutefois, il ne faut surtout pas occulter les biomasses qui peuvent être également transformées pour produire de l’électricité. Dans ce cas, on parle de bioénergie, d’énergies produites à partir de la valorisation énergétique de la biomasse, lorsque celle-ci est effectivement utilisée pour produire de la chaleur ou de l’électricité. Des recherches s’avèrent probantes pour exploiter, valoriser et utiliser principalement la biomasse, en vue de produire de l’électricité. Pour le cas de Madagascar, son utilisation comme alternative à la production d’électricité se résume dans le schéma N°1. Source d’énergie pour produire l’électricité en 2015 Source : Bilan énergétique 1995-2015 D’après cette répartition, la part des sources fossiles dans la production d’électricité à Madagascar demeure importante. Celle occupée par la bioénergie reste très faible, par rapport à la totalité des sources de production électrique, et la tendance est à la baisse. Aussi le niveau de consommation de bagasse en 1995, n’a-t-il pas encore été atteint en 2015. L’évolution de la bioénergie dans la production d’électricité n’est pas prévue dans les prochaines années. Par contre, la Nouvelle politique de l’énergie (NPE) prévoit son développement pour assurer la disponibilité des énergies de cuisson. Evolution de la consommation de bagasse pour usage énergétique à Madagascar, en KTep. Source : Bilan Energétique 1995-2015 La tonne-équivalent-pétrole correspond à l’énergie produite par la combustion parfaite d’une tonne de pétrole représentant environ 11 600 kWh Une alternative à l’énergie de cuisson Une autre source d’énergie, non négligeable même si l’on veut qu’il en soit autrement est le bois énergie. On pense directement au bois de chauffe que les ménages ruraux récoltent déjà « morts ». Mais aussi et surtout, au bois collecté ou coupé « vivant » pour le faire sécher et plus encore, le brûler, ne serait-ce que partiellement, pour avoir du charbon. C’est l’énergie la plus « à la portée » des ménages citadins des pays en voie de développement, comme les familles malgaches. De source vivante, tiré des plantes ligneuses, des arbres, des forêts naturelles ou artificielles, le bois-énergie est classé dans la bioénergie. Depuis toujours, l’utilisation du bois de chauffe et du charbon de bois représente plus de 90% de l’énergie consommée à Madagascar, et plus de 90% des ménages en dépendent pour la cuisson. Ce phénomène à croissance rapide est l’une des principales causes de déforestation et de dégradation des forêts naturelles, dont la couverture est passée de 9,4 millions ha en 2005 à 9,2 millions ha en 2010. Soit une réduction de presque 200 000 ha en cinq ans, une perte à un rythme moyen de 40 000 ha par an. Cela constitue une situation très alarmante qui conduit à la recherche d’une alternative à cette bioénergie. Evolution de la consommation de bois-énergie à Madagascar, en KTep. Source : Bilan Energétique 1995-2015 Comme alternative à l’utilisation du bois de chauffe et du charbon de bois dans la cuisson, les autres bioénergies, telles que l’éthanol combustible, les biogaz et bio déchets se présentent en bonne position. La conjoncture avec le bois-énergie s’avèrerait une opportunité pour le développement à outrance de ces bioénergies, mais cela ne suffit pas. Les biocarburants devraient pallier la rareté qui entraîne la cherté des carburants d’origines fossiles. Néanmoins, le décollage est toujours difficile, mais l’on espère les résultats de recherche ou de validation des expérimentations (techniques, administratives, organisationnelles, …) nécessaires avant toute mise à l’échelle d’activité, et que cela donne un « boom » à leur expansion. En effet, la Nouvelle Politique de l’Energie 2015-2030 prévoit une large diffusion des équipements de cuisson utilisant ces bioénergies auprès de 70% des ménages. L’adoption par ces derniers, de foyers économes, fonctionnant au gaz, aux briquettes et agro-combustibles, exige le développement de la production des bioénergies combustibles appropriées, en vertu de la complémentarité foyer/combustible. Et ce dans le but de gérer et de mieux exploiter les ressources disponibles en bois énergie. La bioénergie et son exploitation rationnelle peuvent aussi se présenter comme alternatives pour faire face au changement climatique que le monde subit aujourd’hui. La bioénergie a le mérite de satisfaire des besoins énergétiques, tout en respectant la biodiversité et donc en ménageant l’environne-ment dont la situation est devenue précaire. La bioénergie étant reproductible à volonté, on peut l’intégrer dans les énergies renouvelables. En fait, elle fait partie de celles-ci et se démarque par la possibilité de renouvellement telles à court et moyen termes par les activités humaines. Dans le souci permanent du développement durable qui prévaut à l’heure actuelle, son exploitation est incontournable. Le gouvernement se doit alors de créer un système incitatif et attractif pour la promotion des filières de ce sous-secteur. En même temps, il faudra veiller au cadrage de ces activités pour concilier la disponibilité et l’accessibilité de l’énergie propre et durable pour tous, avec les autres objectifs tels que l’augmentation des recettes de l’État, la préservation de l’environnement, la protection des consommateurs… Dans cette optique de sensibiliser les gens au changement climatique et de trouver des solutions alternatives au bois énergie, un évènement est prévu du 21 au 24 mars. La devise de ces journées serait « Mitsitsy mba haharitra », économiser pour durer.Il s’agira d’apprendre comment économiser les ressources naturelles, notre argent et notre temps.... La vérité des prix pour les carburants8 février 2018Superprofits des pétroliers ou État trop gourmand? D’après négociations sont actuellement en train de se dérouler entre les deux parties pour déterminer un nouveau mode de calcul du prix des carburants. C’est l’occasion pour le consommateur de se faire une idée exacte de ce qu’il paie à la pompe. Un million de mètres cubes par an. Tel est le volume de la consommation de carburants des Malgaches, indique l’Office malgache des hydrocarbures (OMH). Chaque mois, en concertation avec les pétroliers, cet organisme et l’État fixent le prix maxima à la pompe. Celui-ci est principalement déterminé par le cours du dollar par rapport à l’ariary et le cours du prix du brut sur le marché mondial. L’importation du pétrole est faite environ deux mois à l’avance. C’est dans ce contexte que s’effectue le calcul du prix des carburants. La bonne nouvelle pour février pour les consommateurs est qu’il n’y a pas eu de hausse de prix à la pompe du carburant au premier de ce mois. De même, en janvier, aucun mouvement à la hausse n’a été enregistré. Pourtant, notent les observateurs, toutes les conditions ont été quasi-réunies pour que les prix à la pompe repartent sur une courbe ascendante. Il n’est un secret pour personne que d’âpres négociations sont actuellement en train de se faire entre l’État et les pétroliers. L’histoire récente nous a déjà démontré le rôle étatique prépondérant dans la régulation des prix des carburants, leurs fluctuations constituant une véritable poudrière. Ainsi durant la Transition, l’État avait lui-même fixé les prix à la pompe et les avait subventionnés pour éviter l’explosion sociale. En 2015, il a mis en place ce que l’on appelle le lissage des prix pour arriver à un objectif final de zéro subvention. Il s’agissait, en d’autres termes, d’harmoniser les prix de façon à ce que la différence entre le prix réel et le prix appliqué à la pompe joue le rôle de compensateur sans que l’État ait à intervenir de manière effective sur les prix. Les hausses ou les baisses réelles des prix sont ainsi reportées de façon à éviter une trop grande fluctuation. Lissage Selon leur structure observée en décembre 2017, « les prix de référence équivalent à 48% des prix affichés à la pompe. Les coûts de transport et de stockage représentent 11%, les impôts et taxes 27% et les coûts de distribution 16% de ces prix réels appliqués. Un ajustement de 2% a donc été fait, suivant l’intervention de l’État dans le cadre du lissage des prix contre les fluctuations. À noter que l’État a déjà opté pour la suppression des subventions de carburant, depuis 2015, en appliquant la vérité des prix. Cependant, des mesures de mitigation ont été adoptées afin d’éviter les variations brusques des prix à la pompe. Si l’on se réfère à la structure actuelle des prix de carburant, la part des pétroliers par litre de carburant revient dans les 376 ariary pour le transport et le stockage, et 522 ariary pour la distribution ». Les prix sont actuellement en sursis. Le temps que l’État et les pétroliers trouvent un terrain d’entente, le consommateur pourra donc souffler. Les plus grosses craintes résident en ce moment dans le fait que l’État devra un jour ou l’autre rattraper son manque à gagner. Rondro Ramamonjisoa Les bénéficiaires Sept cents ariary par litre par an, en moyenne, cinq cent vingt-deux ariary au mois de décembre dernier, telle est la marge bénéficiaire dégagée et dont bénéficient les quatre pétroliers présents à Madagascar. De cette marge précisent-ils, cependant, sont prélevés les investissements mais aussi les frais de fonctionnement. C’est à ce niveau que se situe, à l’heure actuelle, le point d’achoppement entre l’État et les pétroliers. Parmi les bénéficiaires, mention particulière est faite sur Galana et Logistique pétrolière. Ce sont ces deux compagnies qui bénéficient des marges prélevées sur les frais de stockage et le frais de transport ou frais de passage. L’État, quant à lui, récolte les taxes et les redevances. Page réalisée en collaboration avec le Groupe de réflexion sur l’énergie (GRE).... Les écogestes dans la consommation d’énergie22 mars 2017Neuf cent mille MT d’hydrocarbures sont importés chaque année pour Madagascar. Le secteur de l’énergie est l’un des principaux émetteurs des gazs à effets de serre dans la grande île. Pour une planète en meilleure santé ! L’augmentation du taux des gazs à effet de serre dans l’atmosphère est la première source du dérèglement climatique. Les déterminants sociaux et environnementaux de la santé humaine sont perturbés: air pur, eau potable, nourriture, sécurité en logement. Ce qui n’est pas sans conséquences : augmentation des maladies respiratoires, désertification, inondation… Chaque dernier samedi du mois de mars, le monde entier célèbre earth hour. Pour cette année, le thème « Namako ny Tany » est adopté à Madagascar afin de susciter la population à traduire en actes la prise de conscience que la lutte contre le changement est une lutte qui concerne tout à chacun. Pour contribuer à cette célébration, le GRE invite chaque idividu à adopter des gestes simples de la vie mais qui apportent beaucoup à la santé de notre planète. Ne disons pas que c’est l’affaire des autres, je ne suis pas concerné mais agissons chacun, adoptons les bons gestes.... Eclairage efficace : qu’est-ce qu’on attend pour l’adopter ?11 février 2017Utiliser des lampes à basse consommation d’énergie, comme les lampes fluo compactes (LFC) ou les lampes à diodes électroluminescentes (LED), permet de réduire la facture d’électricité au niveau du consommateur, évite de gaspiller l’électricité déjà insuffisante distribuée par la JIRAMA, et participe aux efforts d’atténuation du changement climatique. Les besoins en énergie électrique ne cessent de croître, la fourniture d’électricité est insuffisante et les coûts sont élevés, le pouvoir d’achat des consommateurs s’amenuise, et le changement climatique en grande partie dû au recours aux produits pétroliers et ses dérivés impacte de plus en plus le développement soc ioéconomique. Il s’avère ainsi vital de produire et d’utiliser de manière intelligente l’électricité pour éviter le gaspillage et réduire la pollution. Adopter l’efficacité énergétique est urgent dans une situation de crise énergétique, tout en ayant des effets positifs durables sur le développement. Maitriser l’utilisation de l’électricité fait partie des mesures d’efficacité énergétique incontournables si l’on vise l’accès à l’énergie durable pour tous. Selon En.lighten[i], une initiative du Programme des Nations Unies pour le Développement, l’éclairage représente environ 15% de la consommation mondiale d’électricité et contribue pour 5% des émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique. Il est difficile de se passer de la lumière d’une lampe électrique qui est la plus importante utilisation d’électricité chez les ménages à faibles revenus, mais il est possible d’être économe dans l’usage de cet éclairage artificiel, tout en préservant un confort acceptable. Transition vers l’éclairage efficace : une tendance mondiale, Madagascar à la traîne. L’Etat a récemment adopté la Nouvelle Politique de l’Energie (NPE) pour Madagascar, qui fixe des objectifs ambitieux pour 2030. L’efficacité énergétique figure parmi les orientations clés de cette politique qui vise notamment » … l’adoption de mesures abordables en matière d’efficacité électrique et thermique par 60% des ménages, des industries, et des commerces, à l’horizon 2030. « . Au niveau mondial, une transition vers les solutions d’éclairage efficace permettrait d’économiser plus de 140 Milliards USD et de réduire les émissions de CO2 de 580 Millions de Tonnes par an. L’Agence Internationale de l’Energie, quant à elle, recommande un bannissement des lampes inefficientes dès que cela est techniquement possible et économiquement viable, en encourageant l’utilisation de la lumière naturelle et en mettant en place des normes minimales de performance énergétique sur les lampes destinées à l’éclairage, associées à une réglementation. De nombreux pays ont agi et pris des mesures dans ce sens. Cependant jusqu’en fin 2016, Madagascar figure parmi les pays qui n’ont pas encore mis en œuvre des normes de performance minimale et des mesures règlementaires pour la promotion des solutions d’éclairage efficace qui permettraient la transition vers l’éclairage efficace. [i] http://www.enlighten-initiative.org/ Les pays ayant adopté des mesures en faveur de l’éclairage efficace ont mis en place une politique qui proscrit les lampes à incandescence pour l’éclairage général, car elles sont très énergivores donc inefficaces, en interdisant leur vente, leur importation et leur fabrication lorsqu’ils ont la capacité d’en produire. Proscrire les lampes à incandescence est une politique facile à communiquer et à comprendre. Elle encourage les acteurs à adopter d’autres alternatives et à en développer de nouvelles. Elle agit comme un signal clair aux fournisseurs, aux importateurs, aux revendeurs et aux usagers finaux, en ce qui concerne les niveaux d’efficacité des lampes et leurs caractéristiques essentielles, qui sont décrites par des normes consensuelles, appuyées par une réglementation. Des systèmes de surveillance et de contrôle pour garantir la qualité des lampes offertes sur le marché, ont été mises en place. Les contrevenants sont pénalisés afin d’éviter le mécontentement ou le retour à l’usage des lampes à incandescence interdites. Les sanctions qui assurent cette interdiction, peuvent aller jusqu’à la destruction immédiate et le rejet des lampes concernées. L’éclairage à Madagascar et les lampes disponibles sur le marché A Madagascar, chaque ménage achète en moyenne 2 à 3 lampes par an (3 dans les grandes villes), et l’éclairage représente 10 à 20% de la facture d’électricité à payer. 50% du nombre total de lampes installées par les ménages sont des lampes à incandescence. Or, ces lampes à incandescence sont très gourmandes en énergie électrique car elles transforment 95% de l’énergie qu’elles consomment en chaleur, et seulement 5% en lumière. Par ailleurs, elles ont une durée de vie faible par rapport aux lampes à basse consommation. Ainsi, la prédominance de l’utilisation des lampes à incandescence entraîne un gaspillage d’énergie qui grève le budget des ménages d’une part, et contribue aux problèmes d’insuffisance de fourniture d’électricité à Madagascar, d’autre part. Diminuer cette consommation est une affaire de comportement : éteindre en quittant une pièce, valoriser la lumière du jour, déplacer une lampe de pièce en pièce, dépoussiérer la lampe pour ne pas diminuer sa luminosité, … mais c’est aussi une affaire d’équipement. Il est préférable de remplacer la lampe à incandescence par une lampe à basse consommation ou lampe économique (fluo compacte ou lampe à diodes électroluminescente). Plus de 70% des ménages connaissent l’existence des lampes fluo compactes, mais une fois qu’ils les essayent, ils sont déçus par leur qualité (couleur et quantité de la lumière délivrée, durée de vie) et se remettent à utiliser des lampes à incandescence, disponibles dans les épiceries, et dont le coût d’achat est bas. En effet, de nombreuses lampes à basse consommation proposées sur le marché ne comportent pas d’étiquettes pour informer les utilisateurs et leur permettre de comparer les produits entre eux et par rapport à leurs besoins, et ne sont pas disponibles dans les échoppes de proximité. A l’achat, les lampes à basse consommation de bonne qualité coûtent plus chères que celles à incandescence mais consomment moins d’énergie électrique et durent plus longtemps, pour la même quantité de lumière émise (« flux lumineux » exprimé en lumen). Le tableau comparatif ci-après montre que l’usager peut économiser plus de 75% sur sa facture d’éclairage, s’il remplace une lampe à incandescence par une lampe fluo compacte de bonne qualité, et recouvrerait le coût d’acquisition initial de la lampe fluo compacte en moins de 5 mois (pour une durée d’utilisation de 3 heures par jour). Comment faire la transition vers l’éclairage efficace à Madagascar ? A l’instar de nombreux pays dans le monde qui ont mis en place des mesures favorisant l’éclairage efficace, l’établissement et l’application d’une norme de performance énergétique et de fonctionnalité minimale sur les lampes pour l’éclairage général, ainsi que d’une règlementation interdisant l’importation et la vente des lampes ne respectant pas cette norme (donc incluant les lampes à incandescence), assureront la transition de Madagascar vers l’éclairage efficace. Il s’agit non seulement de la concrétisation d’une des mesures clés de la NPE mais cela ouvre également la voie pour l’application de mesures règlementaires d’efficacité énergétique pour d’autres types d’appareils électriques. L’absence de telles dispositions : favorisera le statu quo de gaspillage de l’énergie électrique nécessaire à l’éclairage des ménages, consécutif à l’utilisation des lampes à incandescence, aggravera les écarts entre l’offre et la demande d’énergie électrique qui sont la cause de coupures de fournitures et de l’augmentation des pertes techniques et non techniques, freinera la participation citoyenne des ménages sur l’économie d’énergie pour lutter contre les gaspillages, en remplaçant leurs lampes à incandescence par des lampes à basse consommation de bonne qualité, continuera de grever le budget des ménages, des producteurs d’élctricité et de l’Etat, face aux problèmes actuels de fournitures en énergie électrique et, constituera un risque car les pays comme Madagascar sont les lieux d’écoulement des technologies obsolètes tel que les lampes à incandescence pour l’éclairage général. Afin de permettre une mise en application effective de la règlementation promouvant l’éclairage efficace, des mesures d’accompagnement doivent être anticipées et menées pendant et après sa mise en place. Même si le prix des lampes économiques de bonne qualité a connu une baisse notable et que l’utilisation de lampes de bonne qualité constitue un investissement rentable, le principal frein pour les ménages demeure le coût d’acquisition initial des lampes. En effet, les lampes à incandescence ne coûtent que 500 Ariary l’unité et les lampes économiques dont la qualité n’est pas certifiée peuvent s’acquérir à partir de 1 500 Ariary. L’utilisation de ces lampes économiques de qualité non certifiée et leur prédominance sur le marché peut entraîner une mauvaise perception des lampes à basse consommation et l’hésitation de certains utilisateurs à franchir le pas. La mise en place de normes et l’interdiction d’importation des lampes économiques non conformes à la norme constituent une étape importante dans l’amélioration de la qualité des lampes qui entrent sur le marché, mais il est également nécessaire de prendre des mesures pour que les interdictions soient effectives et notamment assurer la surveillance du marché. Par ailleurs, il s’avère nécessaire de mettre en place des mécanismes pour diminuer le prix d’acquisition initial des lampes économiques de bonne qualité. Il faudra également s’assurer que les produits sont disponibles sur le marché. Des mesures doivent donc être prises pour que les vendeurs puissent proposer les lampes de bonne qualité en quantité suffisante et à un prix accessible pour les ménages. Un des aspects les plus important pour que l’adoption des lampes économiques soit effective est la disposition des utilisateurs à acheter des lampes efficaces et leur capacité à faire les bons choix. Même si les lampes économiques de bonne qualité existent déjà sur le marché, le changement des habitudes des utilisateurs demande des efforts particuliers. Par ailleurs, il est utile d’anticiper les soucis éventuels des importateurs, des vendeurs et des utilisateurs. Une communication devra être mise en œuvre afin d’informer les acteurs et d’éduquer les utilisateurs sur les solutions d’éclairage efficace de bonne qualité et pour faciliter le changement de comportement. Les lampes fluo compactes contiennent une petite quantité de mercure. A l’heure actuelle, ces lampes sont soit jetées, soit mélangées avec les ordures ménagères. Aussi, le risque environnemental associé à l’adoption massive de LFC doit être géré. Un système de collecte et de traitement des LFC en fin de vie est nécessaire. Ce qu’il faut savoir sur les lampes à basse consommation Les lampes à basse consommation relèvent d’une technologie récente qui n’est apparue que 100 ans après l’utilisation des lampes à incandescence. Elles ont été développées spécifiquement pour remplacer les lampes à incandescence. Le but d’un système d’éclairage efficace est d’offrir un environnement visuel adapté et d’assurer une bonne performance énergétique. Un système d’éclairage est donc caractérisé entre autres, par : son flux lumineux, son efficacité énergétique, sa température de couleur, son rendu des couleurs, sa durée de vie moyenne. Le choix d’une lampe ne doit plus être basé sur sa puissance exprimée en Watt mais sur son efficacité énergétique en Lumen/Watt, compte tenu de l’évolution de la technologie. Par ailleurs, il est important pour l’usager final d’être informé au minimum, sur sa durée de vie (1 000 heures pour la lampe à incandescence), sa température de couleur (2 700 °K pour la lampe à incandescence) et son indice de rendu couleur (100 pour la lampe à incandescence et au minimum 80 pour les lampes à basse consommation), pour pouvoir comparer les lampes entre-elles et en fonction de leurs besoins. Les technologies nouvelles dont les lampes fluo compactes (LFC) et les lampes à diodes électroluminescentes (LED) évoluent rapidement et consomment 4 à 5 fois moins pour le même flux lumineux délivré et dure 10 à 50 fois, par rapport aux lampes à incandescence. Leur prix est cependant plus cher que celui des lampes à incandescence (LI) mais continue de baisser, en relation avec les améliorations technologiques. Les LED constituent l’éclairage d’avenir et en fin de vie, les lampes fluo compactes sont à gérer malgré que la quantité de mercure qu’elles contiennent soit infime. La transition vers un éclairage efficace est un défi majeur pour tous les acteurs dans tous les domaines d’activités. La prise de conscience doit être généralisée et les acquis capitalisés, car l’éclairage est responsable d’un important gaspillage énergétique nuisible, alors que des solutions efficaces existent. [1] http://www.enlighten-initiative.org/ ... Le défi du développement du biocarburant à Madagascar18 janvier 2017L’utilisation des énergies fossiles a des impacts environnementaux et économiques négatifs. Il est temps de passer à l’énergie verte, dont le biocarburant. Le développement des énergies alternatives est incontournable pour Madagascar afin de réduire les impacts du changement climatique, de la hausse du prix des produits pétroliers et de l’augmentation de leur consommation. Tous les acteurs du pays doivent être conscients du danger et des impacts négatifs qui nous attendent si le pays continue à satisfaire ses besoins énergétiques pour le secteur du transport et la production d’électricité par la seule importation d’hydrocarbures. En effet, l’importation de Madagascar en produits pétroliers avoisine les 800 000TM par an avec une croissance de 3% depuis 2014% (statistiques OMH). Les conséquences de cette politique d’importation et d’utilisation de produits fossiles amplifient également les impacts du déboisement, de destruction des ressources naturelles et de l’environnement. Elles ne sont pas sans lien avec la catastrophe écologique que nous vivons aujourd’hui (assèchement des rivières, etc.). Pour un grand nombre d’observateurs, le développement d’une filière de production de biocarburant à Madagascar constitue une alternative fiable pour réduire la dépendance du pays aux énergies fossiles. Néanmoins, ils pensent que le pays doit bien se préparer sur plusieurs niveaux. Les utilisateurs doivent adopter une attitude responsable dans leurs mode et habitudes de consommation. Des spécialistes de l’éducation pensent qu’il faut commencer avec les enfants et les jeunes pour qu’ils prennent conscience de l’enjeu, de l’importance de produire et d’utiliser de l’énergie verte. Le GRE a entrepris en 2016 des actions de sensibilisation dans ce sens auprès de jeunes de lycées. Selon les animateurs du GRE, les jeunes se sont montrés très intéressés par le sujet. « Nous sommes très attentifs aux problématiques de l’environnement, de l’énergie, » a par exemple déclaré Tiana, une jeune lycéenne de 15 ans, durant l’une des manifestations. « L’utilisation de gasoil et d’essence contribue fortement à la pollution de l’atmosphère. Notre professeur nous incite à effectuer des recherches d’information sur les alternatives aux carburants fossiles. Nous avons trouvé dans le biocarburant un produit d’avenir et des opportunités de créer notre propre entreprise d’autant plus que Madagascar dispose de vastes terrains pour la culture de plantes telles que le jatropha, la canne à sucre ainsi que d’autres sources de biomasse. Le responsable d’une auto-école suggère aussi d’intégrer dans les cours une conscientisation des conducteurs et futurs automobilistes sur l’enjeu de l’économie d’énergie. Les centres de formation professionnelle en mécanique auto devront aussi former les apprentis en matière d’efficacité énergétique. Volonté politique Un représentant des concessionnaires et les importateurs de voitures est également d’avis que Madagascar doit prendre des mesures pour s’orienter vers l’utilisation de biocarburant et il faut commencer dès maintenant car cela implique d’importants chantiers à traiter notamment sur le plan de la réglementation, par exemple sur les caractéristiques techniques des voitures à importer, les spécificités des carburants à utiliser. Ces mesures et changements ne pourront pas sortir rapidement et demanderont des mois, voire des années de réflexion, de concertation. Ce qui compte avant tout, selon ces professionnels, c’est la volonté politique de l’Etat qui doit donner une orientation claire avec des objectifs mesurables afin que le secteur privé puisse se positionner et agir. Pour le secteur électricité, un professionnel confirme cette nécessité de voir la volonté politique de l’Etat. En effet, Madagascar s’est dotée d’une nouvelle politique de l’énergie qui préconise également la promotion des énergies renouvelables. Pour ce secteur, cela implique de ne plus privilégier la mise en place des centrales thermiques fonctionnant au gasoil et à l’huile lourde pour produire de l’électricité. Mais les statistiques montrent que le marché de l’importation de groupes électrogènes à Madagascar a doublé en 2015, passant de 30 milliards Ar en 2014 à 60 milliards Ar en 2015. Il y a une dizaine d’années, Madagascar a intéressé de nombreux investisseurs dans le secteur de biocarburant. Les premières expériences d’investissement de ces années ont globalement montré les avantages pour le pays, et particulièrement dans les zones d’intervention des projets en matière de création d’emploi, de génération de revenus et de développement local. Malheureusement, ces promoteurs ont rencontré diverses contraintes qui ont ralenti ou arrêté ces projets. Hormis l’instabilité politique que le pays a traversée, la question liée à la sécurisation des investissements et au manque de visibilité relative à la politique de Madagascar sur le secteur constituent les principaux freins pour le secteur privé selon un promoteur de projet qui a investi dans la culture de jatropha dans le nord du pays. Il estime que pour transformer le potentiel de Madagascar, le Gouvernement doit mettre en place des incitations et un cadre réglementaire clair pour le secteur. Selon plusieurs responsables dans les différents ministères impliqués, le pays doit se fixer des objectifs en ce qui concerne le niveau de production à atteindre et la surface à réserver pour ce faire. Il s’agit aussi de clarifier son modèle en matière de système de production de biocarburant tels que le système régie ou le système paysannat et de contractualisation agricole, ainsi que les types de plantes appropriées. Une politique d’aménagement de territoire claire sera alors nécessaire pour une affectation rationnelle des ressources foncières afin d’éviter la compétition avec les cultures alimentaires et vivrières. Selon un chercheur, les spécialistes préconisent les plantes telles que le jatropha, le miscanthus, le switchgrass qui ont l’avantage d’être des plantes non comestibles donc permettant une meilleure dissociation des cultures alimentaires et énergétiques. La recherche pour le développement de biocarburant de la deuxième et des troisièmes générations constitue également un axe à considérer selon un universitaire. Madagascar dispose en effet d’un potentiel important en biomasse ligno-cellulosique qui pourra être valorisée en biocarburant. Il faut profiter de ces opportunités pour valoriser les déchets verts (résidus agricoles, déchets de bois) car ils ont un meilleur bilan environnemental. Ce chercheur incite ainsi le transfert de technologie à travers les échanges et l’attraction des investisseurs. Un opérateur local rétorque néanmoins qu’il ne faut pas systématiquement attendre les investisseurs étrangers. Nous pouvons élaborer des projets d’investissements adaptés à notre capacité dans le secteur biocarburant. Selon cet opérateur qui connait bien le potentiel de production en graines de jatropha à Madagascar, il est possible d’installer une unité semi-industrielle pour produire de l’huile de jatropha convertie en biodiesel à Ambatondrazaka qui alimenterait les motoculteurs dans les champs. On peut faire de même dans le sud pour alimenter les groupes pour pomper l’eau ou produire l’électricité. Un autre opérateur dans la production d’éthanol domestique de confirmer aussi que plusieurs projets sont déjà prêts, les acteurs dans la chaine de production et de distribution sont déjà en place. Il ne reste plus que le « top » de l’Etat et sa volonté de lancer officiellement le secteur biocarburant. Page réalisée en collaboration avec le GRE. Contact : leonie.ranarison@giz.de Facebook : https://www.facebook.com/Groupe-de-Réflexion-sur-lEnergie-GRE... A la découverte de la Nouvelle Politique de l’Energie17 août 2016Le secteur Energie est l’un des secteurs les plus problématiques du pays, alors qu’il devrait être l’un des piliers de son développement. Le Gouvernement avait adopté en 2015 une Nouvelle Politique de l’Energie (NPE) censée « répondre aux défis d’urgence économique, sociale et environnementale du pays » sur la période 2015-2030. Le Groupe Réflexion Energie (GRE) avait été consulté dans l’élaboration de ce document-cadre qui concerne trois sous-secteurs (Electricité, Biomasse et Hydrocarbures), et avait fourni plusieurs recommandations dont certaines transparaissent dans le texte final. Le GRE procède actuellement à un premier bilan de l’application de la NPE. Dans l’attente des résultats de cette étude, il propose aujourd’hui au public de découvrir les grandes lignes de cette politique. LA VISION DE LA NPE « Un secteur énergétique qui favorise la prospérité et le bien-être des citoyens, et promeuve le développement économique du pays à travers : – Un approvisionnement de l’énergie au moindre coût, – L’accès de tous à des services et produits modernes de qualité, en prenant notamment en considération les différences de besoin et d’accès des différents sexes dans une optique d’équité, – Une production, exploitation, et consommation des ressources qui reposent sur des pratiques durables et qui garantissent la sécurité énergétique du pays. » LES AXES PRIORITAIRES DE LA STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE DE LA NPE La stratégie de mise en œuvre de la nouvelle politique fixera des défis au niveau des trois sous-secteurs que sont la biomasse (production et utilisation), l’électricité, et les hydrocarbures, ainsi que les thèmes transversaux, selon les principes suivants: La valorisation du capital naturel et la préservation de l’environnement notamment à travers l’appui à la gestion durable de la filière bois-énergie, ainsi qu’une meilleure réglementation des circuits de commercialisation et de promotion des énergies de substitution au bois-énergie ; L’accès à l’Energie durable pour tous grâce au développement d’un plan d’électrification des communautés rurales, périurbaines et urbaines, à travers la création de réseaux et l’expansion de réseaux interrégionaux qui seront interconnectés progressivement, ainsi que le recours et combinaisons de différentes technologies et systèmes d’énergies renouvelables selon le principe du moindre coût; L’assurance d’une sécurité et indépendance énergétique du pays à travers la diversification du mix énergétique et la réduction des importations d’hydrocarbures, ainsi qu’une exploitation des ressources énergétiques locales notamment celles d’origine renouvelable ; L’adaptation et le renforcement du cadre réglementaire et institutionnel et de l’environnement des affaires pour atteindre la vision de la NPE en assurant une coordination efficace entre les différentes entités impliquées, notamment les ministères associés à la dynamisation du secteur de l’énergie, ainsi que les partenaires publics et privés. Le financement pérenne des besoins énergétiques au moyen de mécanismes financiers portés par les utilisateurs, le secteur privé et les partenaires publics, ainsi qu’une rationalisation du budget public consacré au secteur. LES OBJECTIFS QUANTITATIFS INDICATIFS : LE SCENARIO ENERGETIQUE DE LA NPE Les objectifs quantitatifs indicatifs, que les parties prenantes du secteur ont définis lors des consultations pour l’élaboration de la NPE, sont les suivants : Un taux d’accès à une source d’éclairage moderne (c’est-à-dire par une connexion électrique, un panneau solaire, ou une lampe solaire) de 70%, contre 15% aujourd’hui – cela implique une production d’électricité de 7 900 GWh en 2030 (en comptant la production individuelle), au moyen de 2 500 MW installés supplémentaires par rapport à 2015 ; Un taux de pénétration des foyers de cuisson améliorés (c’est-à-dire les foyers améliorés au bois de chauffe ou au charbon de bois, au GPL, à éthanol, à briquettes, ou autres alternatives au charbon et au bois) de 71%, contre moins de 4% aujourd’hui, l’application de techniques de transformation performantes (100% du bois certifié d’origine durable est transformé par des meules de carbonisation avec un rendement supérieur à 20%), et un programme de reboisement à vocation énergétique ; et Un taux de pénétration d’équipements d’efficacité énergétique pour les utilisations thermiques commerciales et industrielles de 60% (soit 60% des commerces et industries ont mis en œuvre des mesures d’efficacité énergétique d’ici 2030), alors que ces équipements sont largement absents de Madagascar aujourd’hui. Les sources d’énergie utilisées pour répondre aux besoins de consommation sont déterminées en fonction d’hypothèses concernant le mix énergétique visé pour 2030. Ces hypothèses sont basées sur une identification des technologies de moindre coût qui sont disponibles aujourd’hui : Pour l’éclairage moderne : les hypothèses suivantes sont utilisées concernant la ventilation de l’objectif quantitatif indicatif de 70% d’accès à l’électricité ou l’éclairage moderne : – 70% des ménages connectés au réseau électrique ; – 20% des ménages connectés grâce à des mini-réseaux ; – 5% des ménages électrifiés grâce à des systèmes solaires domestiques, potentiellement partagés par plusieurs ménages ; et – 5% des ménages utilisant des lampes solaires pour l’éclairage. Les hypothèses utilisées concernant le mix de production électrique en 2030 sur le réseau interconnecté sont les suivantes : – 75% de l’électricité produite à partir de l’hydraulique ; – 15% de l’électricité produite à partir d’une source thermique, provenant d’une ressource fossile locale (dans le scénario modélisé, le pétrole brut), avec une entrée en production d’une première centrale en 2020 ; – 5% de l’électricité produite à partir de centrales éoliennes ; et – 5% de l’électricité produite à partir de centrales solaires. Les hypothèses utilisées concernant le mix de production électrique en 2030 pour les mini réseaux sont les suivantes : – 50% d’hydroélectricité ; – 20% de biogaz produit à partir d’enveloppes de riz ; – 25% de diésel ; et – 5% de solaire. 85% de la production du réseau, et 75% de la production en mini-réseau, est donc d’origine renouvelable. En total, 80% du mix énergétique visé pour 2030 sera d’origine renouvelable. Pour la cuisson, les hypothèses suivantes sont utilisées concernant la ventilation de l’objectif quantitatif de pénétration de foyers de cuisson améliorés de 71% pour 2030 : 70% des ménages utilisent foyers à bois et à charbon améliorés, 0,8% des ménages utilisent des foyers à GPL ou à briquettes, et 0,7% des ménages utilisent des foyers à éthanol. Le programme de reboisement à vocation énergétique modélisé dans le scénario présenté ici comprend 36 000 ha par an à partir de 2018. LES MOYENS DE MISE EN ŒUVRE DE LA NPE Energies renouvelables Entre autres mesures, un cadre réglementaire général des énergies renouvelables sera mis en place et mettra l’accent sur : la diversification des ressources ; la production, le transport, le stockage et la distribution ; les procédures de passation de marché, les institutions responsables de leur gestion et la tarification ; le démantèlement des installations et la gestion des déchets ; les instruments et moyens de promotion, tels que l’appui à la recherche, l’utilisation de systèmes hybrides et la mise à disposition du secteur d’instruments financiers adaptés. Efficacité Energétique Le gain économique s’élèvera à 265 millions USD par an en 2030 (autre que le bénéfice sanitaire difficile à quantifier), dont 232 millions USD provenant de mesures électriques et 33 millions USD de mesures thermiques. Le bénéfice économique est mesuré par la réduction des consommations grâce à l’efficacité énergétique, qui a un impact financier direct. La promotion de l’efficacité énergétique passera par une programmation des solutions d’efficacité énergétique, par des règles d’efficacité énergétique dans les nouvelles constructions, et par le soutien aux consommateurs, aux industries, commerces et administrations pour l’acquisition des équipements énergétiquement efficaces. L’investissement nécessaire pour les ménages, les commerces, et les industries sur la période 2015-2030 est estimé à environ 1,2 milliards USD, dont 1,16 milliards USD pour l’efficacité électrique et 32 millions USD pour l’efficacité thermique (et non électrique). Electrification Rurale L’électrification rurale sera pour une partie basée sur les mini-réseaux alimentés par une production d’électricité hydraulique, solaire et biomasse ainsi que d’autres ressources renouvelables, et sera mise en œuvre et gérée par des opérateurs sélectionnés par procédure d’appels d’offre. La participation des communautés locales sera encouragée pour le développement des énergies renouvelables. La croissance de l’utilisation des équipements individuels tels que les lampes solaires et Système Solaires Domestiques (SSD) s’appuiera sur la dynamique des marchés concurrentiels. L’objectif est de passer de 4,7% de la population rurale ayant accès à l’électricité en 2015 à une part 8 fois supérieure voire plus à l’horizon 2030. Cadre législatif et réglementaire Il est nécessaire de créer un cadre législatif et réglementaire pour la promotion des énergies renouvelables, couvrant tant la production à grande échelle (à travers des mécanismes tels que les obligations d’achat, ou les appels d’offres) que la production décentralisée (vente de l’excédent au réseau, tarifs de rachats) et l’autoproduction. Subventions et tarification Un cadre des subventions sera établi. Ces subventions seront octroyées de façon responsable c.à.d. des montants et calendriers réalistes, efficace c.à.d. des allocations compétitives pour maximiser l’effet des montants prévus, transparente c.à.d. des procédés et règles claires et accessibles à tous et non-discriminatoires c.à.d. mêmes opportunités d’accéder aux instruments prévus. Le lancement d’appels d’offres pour les projets d’électrification rurale devra inclure comme critère d’évaluation le prix unitaire par kWh ainsi que la prime fixe ou de redevance puissance proposées afin de cibler les subventions par rapport au pouvoir d’achat des consommateurs. L’Etat devra assurer que les ajustements de tarifs tels que prévus dans la loi 98-032 (art 52) soient mis en œuvre afin de permettre l’assainissement financier de la JIRAMA ainsi que la viabilité financière des opérateurs qui s’engageront dans le secteur. Partenariats, investissements, financements L’atteinte des cibles d’accès à l’électricité nécessitera un investissement de 12 milliards USD (incluant l’efficacité énergétique du réseau et hors coût d’assistance technique de préparation). Les besoins en financement pour le programme bois-énergie pour la cuisson s’élèveront à environ 160 millions USD en plus des coûts du reboisement (106 millions USD), de l’investissement en carbonisation améliorée (43 millions USD), et de l’assistance technique. Le financement nécessaire pour les actions d’efficacité énergétique est estimé à 1,2 milliards USD. Cette estimation couvre les efficacités électriques ainsi que thermiques. Le Renforcement des capacités et des connaissances Pour le Ministère en charge de l’Energie et les organismes rattachés, il est estimé que de nouveaux postes seront créés pour la période 2015-2017 pour assurer la mise en œuvre de la politique dans les premières années. Un cadre de mise en œuvre de la NPE sera créé, notamment grâce au renforcement des capacités humaines et techniques des institutions, la création de procédures spécifiques pour les décisions et le suivi, et l’identification des besoins d’assistance technique. Les programmes scolaires, universitaires et de formation professionnelle seront réformés pour inclure dans les curricula l’acquisition de compétences spécifiques relatives à l’énergie (production, consommation, gestion économe). Un nombre croissant d’enseignants et de formateurs spécialisés seront formés. Une coopération régionale et internationale accrue permettra à Madagascar de participer à des programmes d’excellence dans le domaine des études énergétiques, de bénéficier d’un encadrement pour le renforcement des capacités et des connaissances dans le secteur de l’énergie. Des centres de recherche et des laboratoires seront appuyés et travailleront en synergie avec les institutions et les différentes entités opérationnelles. ———- Les objectifs posés par la NPE sont ambitieux et prometteurs mais seront-ils atteints un jour ? L’intégrité de la NPE est consultable à l’adresse suivante : http://www.ore.mg/Publication/Rapports/NouvellePolitiqueDel’Energie.pdf Page réalisée en collaboration avec le GRE. Contact : leonie.ranarison@giz.de Facebook : https://www.facebook.com/Groupe-de-Réflexion-sur-lEnergie-GRE... Les agrocarburants, une opportunité à saisir20 juillet 2016Jusqu’à maintenant, Madagascar importe la totalité de ses besoins en produits pétroliers. Selon les statistiques disponibles sur le site web de l’Office Malgache des Hydrocarbures (OMH), l’importation en hydrocarbures a atteint 680 000 TM en 2013. Un volume qui est consommés en grande partie par le secteur du transport et par le secteur de l’électricité, pour faire fonctionner les centrales thermiques. Les industries complètent la liste des utilisateurs. Madagascar dispose d’importantes potentialités pour la production d’agrocarburants, que ce soit de l’agrodiesel ou de l’agroéthanol. Une étude réalisée par la Plateforme des Agrocarburants Durables (PAD) et le WWF en 2011 a montré qu’une surface d’un million d’hectares suffirait pour accueillir des cultures à vocation énergétique, sans compromettre la production alimentaire, sur les 16 millions d’hectares de terrains exploitables en dehors des terrains occupés actuellement. Interrogé sur la question, un consommateur déclare : « Nous avons entendu parler des projets d’investissement dans les agrocarburants à Madagascar depuis une dizaine d’années. Des investisseurs sont venus mais sont partis après quelques années, sans rien de concret. Tout le monde se demande pourquoi ? » Selon l’un des investisseurs dans ce secteur, membre de la PAD, « Nous croyons beaucoup en l’avenir des agrocarburants à Madagascar. Nos projets restent malheureusement en suspens car le pays ne dispose pas encore de stratégie claire pour ce secteur. Cette situation ne rassure pas les investisseurs alors que ces derniers sont prêts et ont même déjà contribué en matière de développement. » En effet, ces investisseurs participent à divers projets de développement dans leurs localités d’intervention dans le domaine de l’éducation, de la santé, la promotion des jeunes et l’appui aux groupes vulnérables. Ils viennent donc en appui et en complément des actions de l’Etat dans les secteurs sociaux. Le pays perd ainsi beaucoup d’opportunités en termes de création d’emploi et de valeur ajoutée. Madagascar aurait en plus pu faire une économie substantielle de devises. N’oublions pas que nous dépensons des centaines de millions de dollars par an pour importer les produits pétroliers. En 2013, toujours d’après l’OMH, cette importation atteignait une valeur totale de 669 millions USD. Même les paysans qui se sont vu proposer des projets de partenariat avec les investisseurs regrettent que ces projets soient tombés à l’eau. « A travers ces contrats de culture de jatropha, nous aurions pu disposer de revenus complémentaires » déplore Ranaivo, un producteur basé à Amparafaravola. « En 2008, nous avons vu de nos yeux une démonstration sur l’utilisation de l’huile de jatropha dans les motoculteurs à Amparafaravola. Cela nous a donné beaucoup d’espoir, car ceci nous a ouvert des possibilités pour renforcer la mécanisation agricole et augmenter la productivité et la production de riz » poursuit-il. Le secteur Electricité pourrait aussi bénéficier de la production locale d’agrodiesel. Les petites centrales thermiques isolées peuvent être alimentées par une courte chaine de production d’agrodiesel. Tovondriaka, un autre paysan installé à Beloha dans le Sud de l’Androy, déclare à ce propos : « Nous avons un important peuplement naturel de Jatropha mahafaliensis que nous pourrions valoriser s’il y avait un marché. Une évaluation rapide a permis de constater que la production d’agrodiesel à partir de cette plante sera suffisante pour alimenter en carburant la centrale thermique de cette localité. La valeur ajoutée resterait ainsi sur place, et des emplois seront créés. Au lieu de cela, nous importons du gasoil de l’orient qui arrive à Toamasina et doit parcourir des milliers de kilomètres pour arriver dans le sud. ». Les paysans producteurs de canne à sucre rejoignent également ce point de vue. « Nous sommes prêts à investir dans la culture de la canne à sucre et à la livrer aux transformateurs dans l’agro éthanol. Nous avons été sensibilisés depuis au moins 5ans maintenant et attendons la suite », déclare Rakotoson, un producteur résidant à Brickaville. Les investisseurs dans la chaine de transformation et de distribution se demandent aussi pourquoi l’Etat n’avance pas pour autoriser la commercialisation de l’éthanol domestique. Les usines sont prêtes à être installées, la réglementation sur l’éthanol domestique est déjà en vigueur, et les foyers à éthanol sont disponibles. Cette filière pourrait contribuer à protéger l’environnement, notamment la déforestation due à l’utilisation de bois énergie. En matière de technologies, elles sont également disponibles et les compétences existent à Madagascar. D’après un universitaire qui prépare son doctorat sur le sujet, les unités de production d’éthanol peuvent être fabriquées dans le pays. Les chercheurs nationaux ont pu mettre au point des procédés pour traiter l’huile brute de jatropha afin de l’utiliser dans les moteurs diesel. Rasoa, femme au foyer à Ambositra, faisait partie des ménages qui ont déjà testé l’utilisation d’éthanol domestique pour la cuisson, regrette que cette expérience ne se soit pas poursuivie : « J’ai trouvé beaucoup d’avantages dans l’utilisation de l’éthanol domestique. » dit-elle. « Ma cuisine est propre, il n’y a pas cette fumée noire qui non seulement pollue la maison mais affecte aussi notre santé. » Une étude en effet montré que la fumée dégagée par le bois de chauffe constitue une importante cause de maladies respiratoires grave, avec un taux de mortalité élevé. « Il ne faut pas perdre ces investisseurs qui s’intéressent à Madagascar car il y a beaucoup d’opportunités. » avance un cadre d’un ministère. « Ils sont prêts à investir ». Le pays doit continuer à mettre en place un cadre incitatif et favorable aux investissements. La promotion du Partenariat Public Privé (PPP) constitue une voie à suivre étant donné que l’Etat n’a pas suffisamment de moyens. Nous avons maintenant un outil législatif pour cela avec la loi sur le PPP pour compléter les dispositifs juridiques et institutionnels actuels. Néanmoins, l’Etat doit non seulement montrer sa volonté mais aussi clarifier sa stratégie et les objectifs à atteindre dans les négociations avec les investisseurs de manière à ce qu’un partenariat gagnant-gagnant soit établi. Cela veut dire d’une part que les investisseurs sont sécurisés dans leurs activités et que leur activité est rentable. D’autre part, Madagascar bénéficie durablement de ces investissements sur le plan économique (emploi, devises, …), social (partage équitable des richesses, santé, éducation), et environnemental (préservation des ressources). L’enjeu est tellement important que tout le monde doit pouvoir se prononcer sur ce sujet. La concertation et la coordination des actions entre les différents ministères (énergie, environnement, agriculture, aménagement du territoire, finances, commerce, industrie) sont nécessaires, tout en intégrant dans le processus le secteur privé, les organisations des producteurs ruraux, et la société civile, ceci afin que la transparence et la bonne gouvernance constituent une garantie pour asseoir la confiance et motiver les acteurs. Enfin, il ne faut pas négliger le fait que le développement de ce secteur contribuera également aux efforts d’atténuation des impacts du changement climatique, grâce à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Madagascar cherche en effet à atteindre 14% de réduction du GES depuis le COP21. En un mot, le temps est à l’action et non plus aux beaux discours en matière d’agrocarburants. Que chacun prenne ses responsabilités ! Page réalisée en collaboration avec le GRE. Contact : leonie.ranarison@giz.de Facebook : https://www.facebook.com/Groupe-de-Réflexion-sur-lEnergie-GRE... La prise en considération du genre dans l’énergie, un levier de développement15 juin 2016S’il est plus commun de parler du Genre dans le social ou la santé, il est pourtant tout à fait possible d’utiliser cette notion dans des domaines plus techniques, comme l’énergie. C’est justement l’effort que fait le GRE qui, avec l’appui de la GIZ, a organisé le 13 mai, un atelier de découverte sur le thème « Genre et Energie » La notion de Genre, reposant sur l’égalité des droits et la complémentarité des femmes et des hommes dans l’effort de développement, est une notion transversale qui est adaptable à tous les secteurs d’activité. S’il est plus commun de parler du Genre dans le social ou la santé, il est pourtant tout à fait possible d’utiliser cette notion dans des domaines plus techniques comme l’énergie. C’est justement l’effort que fait le GRE (Groupe de Réflexion Energie) qui, avec l’appui de la GIZ, a organisé le 13 mai dernier un atelier de découverte sur le thème « Genre et Energie ». Les principaux objectifs de cet atelier étaient (i) d’introduire le Genre, les principaux concepts et la complexité de la notion, de (ii) questionner les idées propres et les perceptions des participants à propos du Genre, et (iii) d’identifier la dimension Genre de l’énergie. Une trentaine de personnes, issues de diverses entités actives dans le secteur Energie ont ainsi bénéficié de l’expertise de plusieurs spécialistes du Genre qui se sont relayées pour partager leurs connaissances et leurs expériences. Il a ainsi été clarifié que le Genre se réfère aux rôles et responsabilités des hommes et des femmes que construisent la société au sein d’une culture ou dans un espace donné. Ces rôles subissent l’influence des perceptions et attentes découlant de facteurs culturels, politiques, économiques, sociaux, religieux, etc. Les attitudes et comportements « de Genre » sont appris et modifiables. L’approche Genre recherche l’égalité des chances d’épanouissement de l’homme et de la femme tout en respectant leurs spécificités. Elle doit pour ce faire s’affranchir de tous les stéréotypes qui réduisent une personne ou un groupe à une seule caractéristique et qui sont construits et perpétués par un système (société, entreprise, etc.). L’analyse Genre s’attèle quant à elle à étudier les différences de condition, de besoins, de participation, d’accès aux ressources et au développement, de contrôle des biens, de pouvoir de décision, etc., entre les femmes et les hommes dans les rôles sociaux qui leur sont assignés. L’intégration du Genre dans un secteur donné repose sur quatre étapes distinctes : la prise de décision stratégique, l’analyse, les activités ou actions correspondant au cycle du projet concerné, et enfin le partenariat. Les activités mentionnées à l’étape 3 intègrent l’élaboration d’une stratégie qui aborde les inégalités entre les sexes décrites dans l’analyse, le développement d’un programme, projets, plan d’actions, l’amélioration du contrôle qualité, et la mise en œuvre d’un mécanisme de suivi qui utilise des indicateurs de genre mesurables et appropriés. Le secteur Energie dispose de plusieurs maillons dans lesquels le concept Genre peut et doit être intégré. Il s’agit de l’élaboration de politiques et de stratégies développement (actuellement la Nouvelle Politique de l’Energie – NPE, adoptée en 2015), l’élaboration puis la mise en œuvre de projets, et enfin la production, la distribution et l’utilisation de l’énergie au quotidien. Hommes et femmes ont des rôles complémentaires à jouer dans ce secteur. Le métier d’Ingénieur n’est par exemple pas réservé aux hommes – voir le portrait de Mme Florette, ci-bas – et les femmes peuvent s’intégrer à tous les stages d’un projet relatif à l’énergie. Les études de la demande en matière d’énergie doivent prendre en considération les besoins et intérêts aussi bien des hommes et des femmes pour éviter les erreurs de calibrage. Il faudra encore certainement du temps avant que l’inclusion du Genre devienne un réflexe mais l’essentiel est de commencer à en parler. A titre d’illustration, le WWF avait partagé lors de l’atelier du 13 mai, son expérience plus que concluante avec les ingénieures du Barefoot (pieds-nus) College. Ici-bas un portrait de Mme Florette, l’une des « mamies » bénéficiaires de ce programme hors du commun. JE M’APPELLE FLORETTE, JE SUIS « INGÉNIEURE(!) » SOLAIRE DU BAREFOOT COLLEGE Vonjiniaina Florette Rasoamampionona a 43 ans, est agricultrice. Elle a six enfants et un petit enfant. Elle habite dans le village de Iavomanitra, dans la commune de Miarinavaritra, district de Fandriana. C’est un village rural isolé, accessible en voiture en saison sèche, mais seulement à pied en saison des pluies. Le village est par ailleurs dispersé sur plusieurs hameaux éloignés les uns des autres. Toutes ces contraintes font qu’il est peu probable que l’électrification du village par le réseau électrique, ou encore par l’investissement d’un opérateur privé puisse se réaliser un jour. Heureusement, Florette et quatre autres femmes du village ont pu apporter une solution, en collaboration avec un Comité solaire villageois. Elles ont permis à la communauté de Iavomanitra d’accéder à l’éclairage moderne et à l’électricité pour l’écoute de radio et la recharge de téléphone notamment. Une révolution dans ce type de village isolé, où l’effet lumineux est non seulement physique mais également psychologique. Avec trois autres femmes du village de Tsaratanana dans le district de Vondrozo, ce sont les premières femmes « ingénieures » solaires malagasy du Barefoot College. Leur point commun : peu de bagage scolaire, mais une grande volonté et un grand courage. Tout a commencé quand l’équipe du WWF et de Barefoot College est venue informer la communauté sur l’approche Barefoot College et ses conditions, pour savoir si la communauté était prête à avancer. Les points saillants de l’approche : accéder à l’électricité par des systèmes solaires photovoltaïques, les ménages doivent payer une cotisation régulière au Comité solaire villageois pour assurer la pérennité du service électricité, et la fabrication, l’installation et la maintenance des systèmes est assuré par des femmes du village qui sont formées pour cela. Florette fait partie des femmes qui se sont portées volontaires et qui ont été choisies ! Parmi les membres du Comité solaire, qui ont également été choisis par tous, la majorité sont des femmes. Le Comité solaire est chargé de la gestion du service électricité : finance, organisation, mobilisation de la communauté. Florette et ses amies ont passé six mois en Inde, au Barefoot College à Tilonia, pour apprendre la technologie solaire, avec pleins d’autres femmes de divers pays. Selon ses dires, c’était très enrichissant ! La preuve, elles sont revenues transformées, en devenant des leaders de développement dans leur village, en plus d’être des techniciennes solaires chevronnées ! A leur retour, elles ont fabriqué et installé les différents composants des systèmes solaires, et formés près de 400 ménages bénéficiaires à l’utilisation. Elles s’apprêtent à faire plus pour les communautés alentours. Page réalisée en collaboration avec le GRE. Contact : leonie.ranarison@giz.de Facebook : https://www.facebook.com/Groupe-de-Réflexion-sur-lEnergie-GRE... Mieux gérer le bois énergie pour sauver nos forets18 avril 2016Le bois énergie est vital, pour la majorité des Malgaches qui l’utilisent au quotidien. Dans les campagnes, le bois de chauffe est le combustible le plus courant, tandis que les villes et leurs zones périphériques sont plus habituées au charbon de bois qui reste le moins cher sur le marché. Ainsi, le bois énergie, le charbon de bois en particulier, est devenu un produit de première nécessité pour les ménages qui ne peuvent pas le remplacer par d’autres sources d’énergie comme le gaz, le pétrole ou l’électricité. C’est une ressource vitale qui demande une gestion rationnelle afin de sauver les forêts de Madagascar. La production de charbon décime les forêts La demande en charbon augmente avec le nombre de population. D’ici 2050, cette demande triplera donc, alors que les ressources en bois auront diminué. Sans mesure concrète, plus de 90% des ménages malgaches traverseront une grave pénurie d’approvisionnement en bois énergie, principalement en charbon de bois. On estime que conséquences sociales, économiques et politiques d’une telle situation seraient plus graves comparées aux impacts du délestage vécu par les 13% des ménages malgaches ayant accès à l’électricité. A Madagascar, le charbon de bois provient de trois ressources principales : les forêts naturelles, les plantations industrielles et les plantations paysannes. 80% des plantations se trouvent dans les hautes terres centrales, sur une superficie d’environ 140 000 ha. La plupart des zones côtières de l’Ouest comme Mahajanga, Morondava et Toliara utilisent les forêts naturelles pour s’approvisionner en bois énergie. Or selon l’Office National de l’Environnement, c’est au cœur des forêts sèches de l’Ouest de Madagascar qu’ont été enregistrés les taux de déforestation. En effet, de 2005 à 2010, entre 0,9% et 0,8% de forêts ont été perdus par an dans le Boeny et l’Atsimo Andrefana. Antananarivo, grand consommateur de charbon de bois Antananarivo est l’un des plus grands consommateurs de charbon de bois dont 96% des stocks proviennent des forêts de plantation artificielle, et 82% sont des Eucalyptus. Ces plantations déjà anciennes font face aux pressions de la demande exorbitante en charbon de bois. Aussi pour assurer l’approvisionnement, les exploitants réduisent le cycle de coupe: 70% des exploitations adoptent un cycle de coupe de 3 à 5 ans et 12% à peine appliquent un cycle de moins de trois ans. A cause de ces cycles de plus en plus courts, les plantes rabougrissent. La majorité des producteurs se soucient peu de la durabilité de la filière. La demande en charbon de bois est si importante que la chaine d’approvisionnement de la seule ville d’Antananarivo couvre non seulement la région Analamanga mais aussi Moramanga, Antsirabe, Ambohimahasoa. La quantité de charbon augmente significativement en période pluvieuse. Rakotobe, un collecteur rencontré à Ambohimahasoa explique : « En janvier dernier, j’approvisionnais le marché d’Antananarivo en charbon de bois avec un camion chargé de 400 sacs par semaine si cela se faisait toutes les deux semaines ordinairement ». D’autres régions où les ressources sont quasi inexistantes comme dans l’Itasy approvisionnent aussi la capitale en saison de pluie car le prix du charbon y est plus attractif. Cette situation accentue le risque de pénurie dans ces zones de production. Si la quantité d’approvisionnement varie selon les saisons, le prix du charbon connait aussi une certaine fluctuation. Rasoamalala, une mère de famille originaire d’Antananarivo souligne : « Les dépenses en charbon sont assez importantes dans notre budget familial. Je n’ai pas les moyens d’acheter des sacs de charbon, aussi je suis obligée d’acheter le charbon tous les jours et au détail ». 70% des ménages sont dans cette même situation. Néanmoins, comparé aux autres sources d’énergies de cuisson, le bois énergie est le moins cher : le kilo du charbon de bois est de 500Ar, aussi les consommateurs préfèrent acheter en petits lots auprès du détaillant. Souvent, le charbon de bois est de mauvaise qualité. Rasoamalala explique : « Un bon sac de charbon ne doit pas contenir de poudre ». Une opinion qu’elle partage avec 46% des ménages consommateurs. 80% d’entre eux pensent que le charbon de qualité provient du bois d’Eucalyptus et plus précisément à partir de la souche et du tronc de l’arbre pour 85% des consommateurs, de gros calibre ou mixte (60%). Le charbon de souche est réputé être facile à allumer et le charbon du tronc dure à l’emploi. Une initiative réaliste : une politique énergétique engageante La situation du bois énergie est critique, tant au niveau local que national. Madagascar dispose désormais d’une Nouvelle Politique sur l’Energie (NPE), sous le lead du Ministère en charge de l’Energie et qui a été finalisée en juillet 2015 suite à diverses concertations. Le Groupe de Réflexion Energie (GRE) a, entre autres, contribué de manière significative au développement de cette politique. La partie Biomasse/Bois Energie y est correctement considérée et à titre d’exemple, la NPE cite, en ce qui concerne l’utilisation et la transformation du Bois Energie : « …l’objectif serait un taux de pénétration final des foyers modernes des ménages à 70% en 2030, et l’application de techniques de transformation performantes à 100% de meules de carbonisation avec un rendement supérieur à 20% issus de ressources forestières licites et durable… ». Les réflexions du GRE préconisent aussi la nécessité de mettre en œuvre une exploitation durable des ressources, pour qu’en 2050, 80% des bois énergie consommés proviennent de ressources ligneuses durables. De la NPE se décline en une Stratégie Nationale d’Approvisionnement en Bois Energie qui est en cours de finalisation. Cette stratégie sera un outil de gestion de la filière bois énergie au niveau national. Elle prend en compte les spécificités locales en matière d’écologie et de ressources forestières, mais également, les réalités socio-économiques régionales. Cette stratégie reprend l’état des lieux de l’approvisionnement en bois énergie à Madagascar et les recommandations stratégiques pour un approvisionnement durable en Bois Energie. Elle a fait l’objet de consultations en mars 2016 et sera officiellement publiée par le Ministère de l’Energie. Le secteur bois énergie est interdépendant avec les autres secteurs tels que la forêt, l’environnement, l’eau, le commerce, le foncier, la fiscalité, la décentralisation, l’infrastructure routière. Ainsi, le GRE incite tous les acteurs vers un réflexe d’intégration et une démarche de concertation. L’objectif est d’aboutir à un système d’approvisionnement en bois énergie en quantité et en qualité satisfaisantes et à un prix correct, un système d’exploitation durable des ressources et un système de production rentable, équitable qui permet aux exploitants d’exercer leurs activités dans un cadre formel. Une alternative économe : les « fatana mitsitsy » dans les cuisines Une famille qui utilise un fatana mitsitsy contribue à réduire sensiblement l’exploitation des formations forestière. En effet, un foyer économe peut réduire jusqu’à 50% les besoins en combustible ligneux et coutent aussi moins chers dans le budget familial. Raveloarisoa Marie Feline, 51 ans, mariée et mère de quatre enfants et habitant dans le quartier d’Ambatoroka, 51 ans, mariée et 4 enfants à charge, confie : « Auparavant, nous avions besoin de huit pots (récipient pour la vente en détail) de charbon par jour, quand nous utilisions encore le foyer classique. Aujourd’hui, nous utilisons un fatana mitsitsy et nous n’avons plus de besoin que de cinq pots de charbon pour la cuisine de tous les jours ». Raveloarisoa dispose de deux modèles de foyer classique : l’un de forme conique, acquis il y a trois mois et l’autre, cylindrique, acheté il y a plus d’un an. Ce ménage a utilisé le fatana mitsitsy depuis presque 15 ans et le renouvelle, à chaque cassure. Dans la cuisine de Raveloarisoa, un fatana mitsitsy dure environ de 1,5 – 2 ans. Il peut s’abimer plus rapidement : mauvaise manipulation, détérioration due à l’eau versée sur le foyer pour éteindre les braises, la casse de charbon à l’intérieur du foyer, le débordement de l’eau de cuisson, le déplacement fréquent du foyer. Outre la réduction de charbon de bois utilisée et en conséquence l’épargne y afférente, le fatana mitsitsy conserve la chaleur plus longtemps. Une particularité qui permet d’autre utilisation, garder les plats au chaud et surtout l’eau chaude pour divers besoins. Pour Raveloarisoa, « l’utilisation du fatana mitsitsy ne présente pas beaucoup d’inconvénient, sauf le poids et l’attention qu’il faut prêter lors du déplacement ». Elle achète son fatana mitsitsy auprès de vendeurs ambulants dans son quartier au prix de 2.500 Ar. « Je conseille d’utiliser le fatanamitsitsy car il permet de réduire la quantité de charbon utilisé. Moins de charbon, moins de dépenses, ce qui n’est pas négligeable, vu le prix qui n’arrête pas de grimper, particulièrement lors de la saison de pluie. J’apprécie aussi de pouvoir contribuer à mon modeste niveau à réduire la déforestation, en utilisant les fatana mitsitsy. Pour moi, il est temps d’oublier les foyers métalliques qui sont des grands consommateurs de charbon ». Le message est passé, du moins dans son voisinage, où le foyer économe est présent dans presque toutes les cuisines : un exemple à suivre. Page réalisée en collaboration avec le GRE. Contact : leonie.ranarison@giz.de Facebook : https://www.facebook.com/Groupe-de-Réflexion-sur-lEnergie-GRE ... Un groupe d’experts bénévoles au service du secteur énergie16 mars 2016Constitué en 2012, le Groupe de Réflexion sur l’Energie est une plateforme d’experts issus de divers horizons en lien avec le secteur Energie. Le GRE est une structure apolitique, laïque, indépendante et ne se substitue pas aux acteurs légitimes dans ses actions (administration, secteur privé, partenaires techniques et financiers…). Notre mission Le GRE se veut être une force de proposition, un acteur actif et efficace dans le secteur de l’Energie à travers le partage de sa vision et de son expérience, tout en étant une structure de concertation et de plaidoyer concernant tous les sujets en lien avec le secteur Energie. Le Groupe se voit comme un partenaire du Ministère en charge de l’Energie, et comme un tremplin pour tous les acteurs du secteur (Secteur privé, société civile, Partenaires techniques et financiers). Nos objectifs Parti du constat que la communion d’objectifs des acteurs est importante et a toujours manqué à Madagascar, le GRE vise à: • Améliorer et renforcer la connaissance et la compréhension du secteur Energie à Madagascar (contraintes/problématiques, potentialités/opportunités, expériences, savoir-faire, projets/activités, liens avec les autres politiques de développement, contexte mondial …) • Orienter les interventions de chacun dans le secteur Energie de manière à ce qu’elles soient plus pertinentes • Développer des collaborations entre les diverses entités concernées • Mutualiser les connaissances, développer des réflexions et des idées communes, identifier ensemble des solutions, favoriser les concertations et les réflexions pour influencer positivement les politiques publiques, mettre en exergue les options qui méritent d’être développées, les décisions à prendre, et les actions à mettre en œuvre pour l’intérêt général • Procéder à des plaidoyers contribuant à l’amélioration du secteur Energie à Madagascar • Eduquer le grand public sur le domaine de l’Energie • Contribuer à l’accès de tous à une énergie durable Nos activités Le GRE contribue pro-activement au développement de l’accès à l’énergie durable pour tous à Madagascar en assurant un rôle de : – Veille, par rapport au développement du secteur Energie en réalisant des échanges d’information sur la situation du secteur Energie (opportunités, menaces) à travers des rencontres et réunions périodiques, et en utilisant les NTIC (newsletter, site web), afin de pouvoir interpeller les pouvoirs publics de façon constructive – Catalyseur, à travers la mise en relation des différents acteurs et les échanges d’informations, mais également en menant des travaux d’analyse et de réflexion sous forme de débats, d’études approfondies sur des thèmes d’intérêt général dans le secteur Energie, aboutissant à la formulation de recommandations argumentées, par exemple dans la conception et la réalisation de projets Energie, ou l’élaboration de propositions de politique énergétique. – Information etEducationdu public à travers l’organisation d’évènements destinés à faire approprier et faire participer la population aux enjeux de l’accès à l’énergie durable Le GRE travaille à titre consultatif, et est actuellement organisé en 4 commissions thématiques : politique et stratégie, électricité, bois énergie, hydrocarbures. Les membres sont tous des bénévoles. Nos réalisations Les actions menées par le GRE ont jusqu’ici permis : • d’établir des conventions de collaboration, entre intervenants • d’améliorer les relations avec les institutions (administration, organisations…), de faciliter la prise de contact directe entre institutions grâce au réseau d’acteurs en place • d’avoir une meilleure connaissance du secteur Energie (notamment les sous-secteurs qui ne sont pas les domaines d’actions habituels des uns et des autres) à travers la réalisation de diverses études en collaboration avec le Ministère en charge de l’Energie et les partenaires techniques et financiers, dont le Diagnostic du secteur énergie. • de comprendre l’interdépendance des différents sous-secteurs • d’apporter nos propositions dans la formulation de la Nouvelle Politique Energétique à Madagascar • de faciliter les interventions dans le secteur Notre actualité A l’occasion de la célébration de l’Earth Hour 2016, le GRE organise une activité éducative autour de thème de l’Energie Durable pour Madagascar au Lycée Andrianampoinimerina, sis à Sabotsy Namehana, la matinée du vendredi 18 mars 2016. Diverses activités (partage d’expériences, démonstrations techniques, ateliers pratiques, concours, etc.) sont programmées pour permettre une interaction entre les lycées, leurs professeurs et les bénévoles du GRE....